Voie vers les étoiles

Épisode 2

Dans notre deuxième épisode du balado Voie vers les étoiles avec Now & Next de Story Studio Network, nous explorons les liens qu’a un quartier de Toronto avec l’aviation. Parmi les invités spéciaux de cette semaine, mentionnons Chantal Gagnon, de l’organisme Historica Canada, Ken Swartz, de la Canadian Aviation Historical Society, et Ric Gillespie, du International Group for Historic Aircraft Recovery. In our second episode of Pathway to the Stars with Story Studio Network’s Now & Next, we explore the aviation connections of a Toronto neighbourhood. Special guests this week include Chantal Gagnon, Historica Canada; Ken Swartz, Canadian Aviation Historical Society; and Ric Gillespie, International Group for Historic Aircraft Recovery.

Au début de la Première Guerre mondiale, en 1914, l’aviation en était encore à ses premiers balbutiements. Après tout, le premier vol motorisé et contrôlé au Canada a eu lieu le 23 février 1909, lorsque le Silver Dart a été piloté à partir de la glace à Baddeck, en Nouvelle-Écosse. Et seulement cinq ans plus tard, au début de la guerre, le plein potentiel militaire et l’importance stratégique de l’aviation n’étaient pas encore établis. Au début, les aéronefs étaient principalement utilisés pour la reconnaissance aérienne.

Les avions de l’époque n’étaient pas très robustes. Leur châssis était de bois, recouvert de toile d’Irlande. Ils ne tenaient pas à grand-chose.

« Quelle personne saine d’esprit s’installe dans une telle machine en espérant qu’elle décolle? »
– Erin Trafford

En 1917, le Royal Flying Corps a préparé six terrains d’entraînement dans le Sud de l’Ontario et s’est mis à recruter activement les Canadiens. L’un de ces six terrains où les pilotes recevaient leur formation s’appelait Armour Heights, à l’extrémité nord de Toronto à l’époque.

« Il s’agissait simplement d’un grand champ. Il n’y avait pas de pistes. »
– Ric Gillespie, International Group for Historic Aircraft Recovery

Aérodrome d’Armour Heights. J.A. Des Roches et Walter Hurst. Collège des Forces canadiennes.

Pendant la Première Guerre mondiale, il était extrêmement urgent de former des pilotes. Les pertes en combat aérien en Grande-Bretagne étaient effroyablement élevées. Mais les terrains d’entraînement étaient statistiquement plus dangereux que les champs de bataille. Un plus grand nombre de pilotes et d’avions ont été perdus pendant l’entraînement que lors de combats contre l’ennemi.

Personnel enseignant, officiers sous instruction, sous-officiers et aviateurs, School of Special Flying, Capt J. A. Coats, commandant, Camp Armour Heights. Merrilees, Andrew / Bibliothèque et Archives Canada / 4473059.

Les besoins de la machine de guerre ont poussé l’industrie de l’aviation à croître à un rythme incroyable. Du biplan de la Première Guerre mondiale au Spitfire de la Deuxième Guerre mondiale, en passant par l’Avro Arrow, conçu au début de la guerre froide. On a assisté à une explosion d’innovations pendant une période de 40 ans.

Et aussi rudimentaires que ces avions de la Première Guerre mondiale aient été, ils étaient, à l’époque, le produit d’une technologie de pointe. Les journaux consacraient des sections à l’aviation, une place qu’occupent les sports actuellement.

Après la fin de la Première Guerre mondiale, les opérations militaires ont cessé à l’aérodrome d’Armour Heights, en janvier 1919. C’est le début d’une ère civile. La société Bishop-Barker Aeroplanes Limited menait ses activités à partir de l’aérodrome jusqu’à ce qu’il tombe en désuétude après la dissolution de cette compagnie.

Le terrain conserve un lien avec le monde militaire, puisqu’on y trouve le Collège des Forces canadiennes (fondé en 1943 sous le nom de Collège d’état-major de l’ARC), qui a pour mission le perfectionnement professionnel des officiers militaires canadiens.

Armour Heights a également marqué l’histoire de l’aviation d’une autre manière. Une jeune femme de Philadelphie se trouvait à Toronto au plus fort de la guerre. Elle était en ville en 1917 pour rendre visite à sa jeune sœur. Pendant son bref séjour, elle fut touchée par le nombre de blessés qui revenaient de la guerre et s’est jointe au personnel de l’hôpital militaire Spadina. – Chantal Gagnon, Historica Canada

Ses liens avec le monde militaire étaient sans doute profonds. « De temps à autre, elle avait congé le dimanche. À une occasion, elle est allée rendre visite à d’anciens patients qui effectuaient maintenant des exercices d’entraînement à Armour Heights. » – Chantal Gagnon, Historica Canada

Qui était cette femme mystérieuse? Nulle autre qu’Amelia Earhart.

Avion s’éloignant du camp Armour Heights. John Boyd / Bibliothèque et Archives Canada / PA-070877.

C’est à Toronto qu’Amelia Earhart a eu la piqûre de l’aviation. C’est la fascination et l’enthousiasme qu’a suscités sa visite à Armour Heights qui l’ont propulsée sur un parcours historique.

1937. Earhart et son navigateur, Fred Noonan, ont entrepris de parcourir 20 000 milles autour du monde. Il leur restait 7 000 milles lorsqu’ils ont quitté la Nouvelle-Guinée, et ils n’ont jamais été revus. Mais on les a entendus… Une femme qui vivait sur l’avenue Ashdale à Toronto était une opératrice de radio amateur. Comme Jason Wilson nous le dit, Gertrude Crabbe, qui était à l’écoute, a distingué un message à peine audible dans le bruit statique. Juillet 1937. Elle a bien entendu leur dernier message : « Penses-tu qu’ils ont reçu notre SOS? »

Mme Amelia Earhart Putnam avant le vol transatlantique. 21 mai 1932, Harbour Grace, Terre Neuve. Ernest Maunder / Bibliothèque et Archives Canada / PA-057855

Mme Amelia Earhart Putnam avec l’avion Lockheed Vega avant le vol transatlantique. 21 mai 1932, Harbour Grace, Terre Neuve. Ernest Maunder / Bibliothèque et Archives Canada / PA-057851

« J’ai scindé mes liens avec le sol »
– John Gillespie McGee Jr.